Construire léger et décarboné
2022 R03
Économie de moyen, rapidité de mise en œuvre, modularité, flexibilité et évolutivité… ces qualités inhérentes à la construction légère se conjuguent désormais avec les ambitions écologiques de frugalité : maîtrise du cycle de vie, autonomie énergétique et diminution des émissions de gaz à effet de serre. Conçues par Renzo Piano, Werner Sobek ou Shigeru Ban, de Paris à Tokyo, les architectures légères contemporaines explorent la modularité, la construction participative ou la miniaturisation. Elles se fondent sur la conviction que construire, en conscience, plus léger réclame moins de matière, utilise moins de ressource, produit moins de déchets, demande moins de temps de montage, nécessite moins d’espace, requiert de façon exponentielle moins d’énergie, réduit symétriquement l’empreinte carbone de la construction d’un habitat.
Cette étude menée sur une trentaine de projets internationaux révèle le potentiel et la diversité des systèmes constructifs développés. Elle témoigne de la capacité de ces architectures à s’adapter aux techniques et attentes de leur temps. Chaque exploration relue dans son contexte historique à partir d’archives, de films, de maquettes, présentés dans l’exposition, reflète une démarche, une technique et un mode d’habiter. Redessiné et décomposé selon un protocole développé pour cette manifestation par l’agence Philippe Rizzotti Architecte et la Chaire de Construction Durable de l’ETH Zürich, le corpus dévoile des correspondances, des qualités partagées. Cet inventaire permet de quantifier les constructions, comparer les matériaux, analyser les assemblages et classer tout ou partie pour faire émerger des logiques adaptables demain.
Présentée chronologiquement, l’analyse offre aussi pour la première fois l’opportunité de mettre en regard l’estimation des masses, des composants, des systèmes constructifs des bâtiments et leur empreinte carbone, pour les comparer entre eux et aux constructions classiques. Les résultats édifiants tournent systématiquement à l’avantage des architectures légères. La masse moyenne au mètre carré des maisons présentées ne dépasse pas les 300 kg /m² quand les pavillons actuels atteignent aisément 1200 kg /m². Leur empreinte carbone moyenne corrigée est évaluée à 282 kg CO2.eq/m², alors que l‘objectif de la nouvelle réglementation est de 640 kg CO2.eq/m² avec l’ambition d’être limité à 415 CO2.eq/m² à partir de 2031.
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